Génération Y : génération transitoire
Reflet de l’époque dans laquelle elle a grandi, chaque génération a ses propres valeurs, ses caractéristiques et ses aspirations. Alors que les organisations s’adaptent progressivement à la génération Y, sont-elles prêtes à accueillir la prochaine vague ?
En effet, la génération Z est aux portes des entreprises, avec ses nouveaux codes et ses attentes spécifiques…
Focus sur les générations X et Y
La génération X, née dans les années 1960 et 1970[1], a connu une transition sociale. Après la période florissante d’après-guerre, le marché de l’emploi a décliné et les mentalités ont évolué. Alors que les baby-boomers accordaient de l’importance à l’autorité hiérarchique, au « job à vie » et à la valorisation sociale grâce au travail, la génération X privilégie davantage l’épanouissement professionnel, la recherche de défis et l’accès aux responsabilités. De manière générale, elle est plus fidèle à un métier qu’à une entreprise. Marquée par l’éclosion d’artistes et d’entrepreneurs, cette génération est plus réfractaire à l’autorité et ressent un fort besoin d’expérimentation. Au sein même des organisations, elle se montre plus désireuse de participer à la prise de décisions et parfois assez critique envers les autres générations.
Ensuite, la génération Y ou génération « Peter Pan »[2], a grandi avec l’omniprésence des médias, dans une société plus individualiste. Curieuse et ouverte sur le monde qui l’entoure, ses valeurs sont plus axées sur le matériel. Dans l’ensemble, la génération Y a tendance à se rebeller contre l’autorité et à plutôt rechercher des mentors, des modèles auxquels s’identifier. De la même façon, elle appartient à un groupe de collègues plutôt qu’à une organisation. Plus autonome et génératrice d’idées, elle cherche avant tout un emploi stimulant dans une entreprise attractive. Marquée par un besoin de reconnaissance, elle a également une volonté de gravir rapidement les échelons. Pour les digital natives, tout doit évoluer vite et la routine n’a pas sa place.
« Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante. » George Orwell
Si ces deux générations ont plusieurs attentes communes (besoin d’accomplissement, priorité aux compétences plutôt qu’à l’ancienneté, recherche d’autonomie, etc.), elles divergent néanmoins sur de nombreux points[3] :
Caractéristiques | Génération X | Génération Y |
Valeurs | Rejette l’autorité | Recherche des mentors |
Rejette les règles | Crée les règles | |
Accepte la diversité | Prône la diversité | |
Fidèle à un métier | Fidèle à une équipe, à un groupe | |
Autonomie, indépendance, entrepreneuriat | Créativité, innovation, audace | |
Comportements | Sceptique | Déterminée |
Pragmatique | Optimiste, mais réaliste | |
Réactive | Proactive | |
Multitâche | Multitâche accéléré | |
Communication | Connexion modérée | Connexion permanente |
Communication limitée, centralisée, parfois lente | Communication ouverte, informations disponibles immédiatement | |
Utilise la technologie | Vit avec la technologie | |
Aspirations | Défi, expérimentation | Sur-mesure |
Apprentissage, développement | Exigences élevées, besoin de reconnaissance | |
Équilibre entre vie privée et vie professionnelle | Liberté et flexibilité |
Principales différences entre les générations X et Y
Bientôt la génération Z…
La génération Z, ou génération C (Communication, Collaboration, Connexion et Créativité), regroupe les personnes nées depuis la fin des années 1990. Hyper-connectée, elle est immergée dans la technologie et les réseaux sociaux. Lorsque cette génération inondera le marché du travail, elle bouleversera à son tour les codes dans les organisations, comme l’ont fait ses prédécesseurs avant elle. On peut alors imaginer que le travail sera encore moins matérialisé et davantage réalisé à distance, grâce à l’hyper-connexion permanente. Une étude menée fin 2014 par BNP Paribas[4] en France a montré que ces jeunes considèrent l’entreprise comme « compliquée, impitoyable et fermée », et privilégient l’auto-apprentissage à la possession de diplômes. Ils visent également l’épanouissement personnel et professionnel, et souhaitent « profiter à fond du présent » dans un monde incertain.
La génération Y marque ainsi la transition entre deux modes de fonctionnement et deux mentalités. Les organisations ont souvent la chance que plusieurs générations se côtoient et apprennent des unes des autres. Le défi est alors de tirer le meilleur de chacune pour capitaliser sur cette force intergénérationnelle. Pour cela, les entreprises doivent se montrer suffisamment flexibles et ouvertes aux changements. Il appartient également aux services RH et aux managers de s’adapter à des motivations et des besoins différents. C’est la condition sine qua non du succès de l’intégration des nouvelles générations et d’une cohabitation réussie !
Aliénor Bianchi
Expert in Human Capital Management @ MindForest
[1] http://www.psycho-ressources.com/bibli/generations-x-y-z.html
[2] www.creativitequebec.ca
[3] https://thebestminuteislastminute.wordpress.com/2014/12/03/3/
[4] http://www.bnpparibas.com/actualites/presse/bnp-paribas-boson-project-publient-premiere-etude-generation-z-grande-invazion